Le cholestérol : mon avis en version synthétique
Dernière mise à jour : 16 janv. 2021
S'il y a bien un sujet où règne la confusion, c'est celui-ci. Voici mon avis en version très synthétique.

L'histoire
Tout commence dans les années 50, dans un contexte où les maladies cardiovasculaires sont en forte croissance alors qu'elles étaient quasiment inconnues auparavant. L'hypothèse selon laquelle le cholestérol et le gras saturé en est la cause est émise, adoptée et diffusée.
La viande, les oeufs et le gras animal sont montrés du doigts alors qu'ils ont toujours fait partie de notre alimentation.
Un peu plus tard on introduit la distinction entre le bon (HDL) et le mauvais cholestérol (LDL). La théorie étant que plus on a de bon cholestérol et moins on a de mauvais cholestérol, mieux c'est.
La science
Emettre une hypothèse est une chose, la prouver en est une autre. S'il y a effectivement des études qui montrent un lien entre avoir beaucoup de mauvais cholestérol et avoir des maladies cardiaques, rien ne prouve à ce jour que le cholestérol que l'on mange cause les maladies, notamment parce que le foie fabrique le cholestérol.
Il se trouve aussi que les personnes qui meurent de maladies cardiaques n'ont pas toutes un mauvais cholestérol élevé. Tandis qu'elles ont toutes certaines caractéristiques du syndrome métabolique : des triglycérides élevés, de l'hypertension et des marqueurs de l'inflammation (CRP élevée). Ces trois choses peuvent être directement liées à la résistance à l'insuline : un état où les cellules ne reçoivent plus le message de l'insuline et qui est le premier pas vers le diabète.
La recommandation officielle est de réduire les apports en gras, notamment en gras saturé (viandes, charcuterie, fromages, beurre, lard, oeufs). Est-ce que les études montrent les bénéfices d'un tel régime ? Non.
Ce qui ressort des études est assez simple :
régimes faibles en nourriture industrielle, en sucre et en gras : baisse du risque
régimes faibles en nourriture industrielle et en sucre : baisse du risque
régimes faibles en gras seulement : pas de bénéfices et parfois augmentation du risque
Le bon-mauvais cholestérol
Les choses se compliquent avec le " bon-mauvais " cholestérol. Car on distingue deux types de particules de mauvais cholestérol : les légères de grandes tailles et les petites plus denses. Je reprends l'image du Dr. Bikman qui compare les unes à un ballon de beach volley et les autres à une balle de golf. Lancez ces deux balles dans l'eau, et vous verrez la différence. Les particules denses se collent aux parois des artères, comme une balle qui reste au fond de l'eau. Tandis que les autres circulent comme une balle de beach volley se laisserait emporter par le courant.
Lire les analyses de sang
Vous aurez rarement dans vos analyses, le détail entre les particules de "mauvais cholestérol" qui ne posent pas de problème et celles qui sont plus denses. C'est un examen qui n'est quasiment jamais demandé à ce jour.
C'est pour cela que la mesure du cholestérol seule ne suffit pas : triglycérides et CRP sont à observer de près. Certains cardiologues considèrent que le ratio le plus pertinent est d'ailleurs le cholestérol (HDL) / Triglycérides.
Les régimes pauvres en glucides et cétogène
C'est incontestable : manger moins de glucides (sucre et féculents) améliore considérablement le risque cardiovasculaire de la façon suivante :
réduction de l'hypertension,
diminution des triglycérides,
diminution des particules denses de mauvais cholestérol,
diminution de la graisse abdominale,
normalisation de l'insuline et de la glycémie
diminution du gras saturé (oui, on en mange davantage mais on n'en a paradoxalement moins dans le sang)
augmentation du bon cholestérol (il peut être plus dangereux d'en manquer plutôt que d'avoir trop de mauvais cholestérol)
En pratique
Difficile de reconnaître les erreurs du passé, de revenir sur des mythes bien ancrés.
Mais lorsqu'on s'intéresse de près à la question du cholestérol, il n'y a pas photo : on voit bien que c'est plutôt les glucides (céréales, pâtes, pain, sucreries) qu'il faut réduire, ainsi que la nourriture industrielle, et notamment les huiles végétales telles que colza, tournesol, soja, maïs qui sont instables et très inflammatoires.
Réduire la viande, les oeufs, le fromage, le lard ? Une fausse piste qui pourrait vous faire plus de mal que de bien.
Quant au cholestérol mesuré par les prises de sang : à analyser avec précaution.
Je ne suis pas un professionnel de santé et je ne peux que vous encourager à en parler à votre médecin. Je résume ici l'avis de spécialistes eux-mêmes médecins et/ou cardiologues. Une chose est certaine : les avis sont partagés. N'hésitez pas à me solliciter sur ces sujets pour avoir les références d'études sur lesquelles ces avis s'appuient.
Pour aller plus loin sur le sujet, découvrez ma vidéo sur cétogène et le cholestérol, qui explique comment le cholestérol évolue en cétogène et qui décortique quelques études existantes sur le sujet
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